Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Diversité a présenté le lundi 10 juillet le nouveau plan 2023-2026 du gouvernement pour lutter contre les LGBTphobies. Si ce plan semble pouvoir faire avancer la cause LGBTQIA+, les associations estiment qu’il n’est pas suffisant. Elles accusent d’ailleurs l’État d’un manque de “courage politique”.
Inclure les familles homoparentales dans les formulaires à l’école, cofinancer les centres LGBTQIA+, lutter contre le harcèlement scolaire à caractère LGBTphobe, former les forces de l’ordre … Voici quelques-uns des grands axes de ce plan à 10 millions d’euros.
Un plan gouvernemental incomplet pour lutter contre les LGBTphobies
Si certaines mesures comme l’inclusion des familles homoparentales dans les formulaires à l’école permettront d’obtenir (quand même très tardivement) les mêmes droits que les hétérosexuel.le.s, le plan du gouvernement n’est pas suffisant. Selon Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie “malgré certaines mesures qui vont dans le bon sens, c’est un plan qui manque d’ambition et de courage politique”. En cause le manque d’implication et de réaction du gouvernement face à l’explosion des agressions LGBTphobes en 2022. Année pendant laquelle il y a eu “une agression physique contre une personne LGBT tous les deux jours”. Joël Deumier dénonce également le manque de mesures phares comme la déjudiciarisation pour les personnes trans. Il s’agit de supprimer l’obligation de passer devant un.e juge pour le changement de genre à l’état-civil.
L’État veut cofinancer des centres LGBTQIA+
Le gouvernement a ajouté une enveloppe exceptionnelle de sept millions d’euros aux trois millions annoncés en août 2021 pour renforcer le soutien aux personnes queers. L’État s’engage à ouvrir 10 nouveaux centres d’accueil et d’accompagnement à destination des LGBTQIA+ d’ici 2027. Pour Joël Deumier, cette aide exceptionnelle de sept millions d’euros devra être pérennisée.
Parmi ses autres mesures, le gouvernement veut renforcer la formation des professionnel.le.s de santé “aux enjeux de l’inclusion et de lutte contre la haine anti-LGBT” tout comme celleux de l’éducation en mettant en place des adultes référents dans les collèges et lycées. L’État veut d’ailleurs instaurer “par principe une peine complémentaire d’interdiction de stade” pour toute personne qui sera condamnée par un tribunal pour propos homophobe dans un stade.
Lutte contre les LGBTphobies : des annonces récurrentes et jamais appliquées
Comme dans le passé et à de nombreuses reprises, le gouvernement veut former les forces de l’ordre aux thématiques LGBTQIA+. L’État veut que 100% des effectifs soit formé à ces questions : “Nous allons faire un état des lieux des agressions locales avec l’objectif de renforcer les patrouilles de sécurité aux bons endroits, au bon moment”, indique le cabinet d’Isabelle Lonvis-Rome. Mais selon SOS Homophobie, cette mesure avait été évoquée dans plusieurs précédents plans mais n’a jamais été appliquée.
Même si le gouvernement s’engage à combattre les LGBTphobies via ce plan, on peut tout de même se demander si ces mesures seront réellement mises en place et si l’État interviendra directement pour combattre les agressions homophobes, lesbophobes, biphobes, transphobes… Pour rappel, en 2022, SOS Homophobie a reçu 1 105 témoignages de situations LGBTphobes, soit une hausse de 5% par rapport à 2021.
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