Tu veux faire découvrir des films queer d’horreur (ou presque) à tes potes hétéros cis ? Cette sélection va les bouleverser ; entre classiques sanglants, nanars cultes et pépites queer. Ces œuvres transforment la différence en puissance et l’horreur en affirmation de soi.
Carrie (1976) : l’horreur du placard et la libération identitaire


Carrie de Brian De Palma est devenu bien plus qu’un film d’horreur pour plein de gens de la communauté LGBTQ+ : c’est une métaphore de la libération identitaire.
La découverte des pouvoirs de Carrie ressemble à un coming-out ; une prise de conscience de soi qui peut nous faire peur, mais qui fait partie de nous (et qui, malheureusement, est la cause du harcèlement scolaire de Carrie dans le film). Sa mère incarne cette autorité qui veut la remettre “dans le placard”, littéralement, puisque le placard est l’endroit préféré de sa mère pour la punir.
Quand Carrie se déchaîne au bal, ce n’est pas juste une vengeance sanglante, c’est la révolte d’une fille qu’on a forcée à avoir honte d’elle-même. Et c’est peut-être ça qui fait vraiment peur à tes potes hétéros cis : voir une fille différente, rejetée, se réapproprier sa puissance et faire exploser toutes les normes.
The Rocky Horror Picture Show (1975) : film queer culte et explosion des normes



Plus besoin de présenter le célèbre Rocky Horror Picture Show ! Ce musical culte des années 70 mélange extraterrestres, sexe, rock et corsets dans un grand cri de liberté queer.
Frank-N-Furter, à qui Moon a récemment rendu hommage dans la saison All Stars de Drag Race France, fait exploser les cases du genre et du désir, pendant que les spectateurs dansent le Time Warp en hurlant les répliques.
C’est un film où tout ce que la norme veut cacher devient spectaculaire, joyeux, et foutrement libéré. Et c’est pour ça qu’il peut faire peur à tes potes hétéros cis : ici, la différence ne se cache pas, elle monte sur scène en talons et te regarde droit dans les yeux.
Monster in the Closet (1986) : le monstre du placard revisité


Monster in the Closet, c’est un pur délire signé Troma, la boîte de prod la plus fauchée et la plus libre d’Hollywood. Chez eux, pas de censure, pas de studio derrière : juste du mauvais goût assumé, du fun et beaucoup de sueur.
Le film raconte l’histoire d’un monstre planqué dans les placards qui sème la panique ; littéralement le cauchemar de tout enfant… ou de toute personne qui a peur de ce qu’il cache dans le sien.
Evilspeak (1981) : le geek rejeté devient le boss final


Evilspeak, sorti en 1981, c’est un peu Carrie mais avec un ordi démoniaque à la place des pouvoirs télépathiques. On y suit un pauvre geek humilié dans son école militaire qui finit par trouver un seul ami… un PC diabolico-vengueur.
Et ensemble, ils décident de faire une mise à jour sanglante sur tous ceux qui l’ont fait souffrir. À la clé : des têtes qui explosent, des cochons sataniques et une fin digne d’un opéra gore.
Le film a même fini sur la fameuse liste des video nasties, ces films jugés trop “dangereux” pour la bonne société. Et c’est sûrement pour ça qu’il peut faire peur à tes potes hétéros cis : parce qu’ici, le “sans ami” un peu bizarre dont ils se moquaient la veille devient littéralement le boss final.
Elvira, maîtresse des ténèbres (1988) : l’humour goth et la puissance queer

Elvira, maîtresse des ténèbres, est beaucoup trop culte. Et aussi beaucoup trop sous-estimé. Dans le film, Elvira, scandaleuse, exubérante et toujours très spookie, se retrouve face au plus grand des méchants : les normes sociales.
Cassandra Peterson, qui joue Elvira, est lesbienne et a fait son coming-out, ce qui donne au personnage une liberté et un panache uniques à l’écran.
Entre ses répliques mordantes, ses robes décolletées et son attitude complètement assumée, Elvira transforme l’horreur en un terrain de jeu queer et irrésistible. Et c’est exactement ça qui peut faire flipper tes potes hétéros cis : une femme drôle, puissante et marginale qui se fiche des règles et s’amuse avec tout ce qu’ils prennent trop au sérieux.
Hellraiser (1987) : l’horreur sensuelle et l’esthétique queer de Clive Barker

Hellraiser, c’est le plus culte des films d’horreur cultes. Adapté du roman de Clive Barker, super-héros des auteurs gays, le film transforme la souffrance en art.
Hellraiser c’est du cuir, beaucoup de cuir, des chaînes, du sang, et une sensualité qui ferait rougir un prêtre. Les Cénobites, ces démons SM venus d’un autre monde, ne jugent pas le plaisir ni la douleur : ils les mélangent.
L’horreur ne vient pas du monstre, mais du désir qu’on n’assume pas. Hellraiser parle de corps, de pulsions et de limites explosées. Merci papa Barker.
Leeches! (2003) : les sangsues mutantes et le fantasme homoérotique


Leeches!, c’est un film où des mecs en speedo passent 90 % du temps mouillés, paniqués… et pas pour les raisons qu’ils croient. Ces nageurs ultra-virils se font attaquer par des sangsues mutantes après une séance de dopage ; et soudain, tout le monde a peur de se faire sucer.
Réalisé par le réalisateur gay David Decoteau, pionnier de la représentation homoérotique dans le cinéma de série B, Leeches! filme ces sangsues suceuses d’hétéros comme un rêve queer sous acide : torses huilés, cris aigus et drames aquatiques. C’est cheap, absurde et terriblement drôle.
Jennifer’s Body (2009) : vengeance féminine et désir interdit


Jennifer ne tue pas les gens. Elle tue des hommes. Mais derrière le sang et les blagues, c’est surtout une histoire d’amitié toxique et de désir entre deux filles. De BFF à GFF, il n’y a parfois qu’un tout petit pas à franchir.
Jennifer, elle est belle, elle est populaire, et quand elle devient un démon, elle commence à retourner les règles du jeu : ce ne sont plus les filles qui meurent, ce sont les garçons. Le film se moque du regard masculin, du lycée, et de tous ceux qui croient comprendre les filles sans jamais les écouter. Et c’est sûrement ça qui fait peur à tes potes hétéros cis : une fille qui n’a plus besoin de leur validation… juste de leur chair.
Ces films queer font peur, oui… mais surtout à ceux qui ont peur de la différence. De Carrie à Hellraiser, du Rocky Horror à Jennifer’s Body, ils célèbrent ce que la norme voudrait étouffer : le corps, le désir, la liberté… bref la queerness.
Alors sors le popcorn, éteins la lumière et regarde tes potes hétéros cis trembler. Pas à cause du sang, mais parce que la vraie horreur pour certains, c’est de perdre le contrôle des normes.
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