Les fêtes de fin d’année ne sont pas une période de joie pour tout le monde. En tant que personne queer, cela peut malheureusement être source d’angoisse et de mal-être. Mais la bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas seul·e. Voici donc quelques conseils pour vous sentir mieux à Noël et au Nouvel An.
Ne pas donner trop d’importance à Noël et à la soirée du Nouvel An
Chaque mois de décembre – et même avant – il est impossible d’échapper au marketing oppressant qui s’opère autour des fêtes de fin d’année. Chaque rue, chaque vitrine, chaque programme télé se met à l’heure de Noël et tous les restaurants mettent en avant leur menu du réveillon du 31 décembre. Si Noël est d’abord une fête religieuse, c’est surtout devenu un moment de surconsommation et de capitalisme éhonté. De plus, il y a cette pression à devoir se rassembler en famille car, soi-disant, la tradition l’exige. Or, cette pression peut faire beaucoup de mal et renforcer la solitude des personnes queer qui sont isolées ou les obliger à passer du temps avec une famille qui ne respecte pas leur identité.
Il est donc salutaire de désacraliser les fêtes de fin d’année et de les voir comme des journées comme les autres, ni plus ni moins, et d’en faire ce que vous voulez. L’important est de vous demander ce que vous, vous avez envie de faire le 25 et le 31 décembre sans vous soucier de ce que les autres font ou de ce la société aimerait que vous fassiez. Votre bien-être passe avant toute tradition.
Passer du temps avec sa famille choisie
On ne le dira jamais assez mais la famille choisie est essentielle dans la vie d’une personne queer et elle l’est d’autant plus pour appréhender plus légèrement les fêtes de fin d’année. Si vous le pouvez et si vous en avez envie, n’hésitez pas à aller à des évènements queers et safe près de chez vous. Les lieux LGBTQIA+ proposent souvent des programmations spéciales fêtes de fin d’année pour rompre l’isolement et pour faire la fête avec des personnes qui ne vous jugeront pas pour ce que vous êtes. Pour les Parisien·nes, on pense à la Mutinerie qui organise un non-Noël queer pour un réveillon en famille choisie ou au Merci Marsha qui propose un grand bal des identités queers le 31 décembre. Pour les non-parisien·nes, on vous invite à regarder la programmation de notre top 10 des meilleurs bars LGBT en France.
Si vous rentrez dans votre famille et que vous ne pouvez pas voir vos ami·es queers, prenez du temps pour chatter en ligne avec eux. Cela peut être une vraie source de soutien et de réconfort et c’est une bonne manière de vous défouler si vous en avez besoin. Rappelez-vous que n’êtes pas seul·e à vivre ça et que vos adelphes sont là pour vous.
Regarder des films et séries queers qui font du bien
Le pouvoir de la fiction est immense et il est d’un grand secours dans les périodes les plus difficiles. On vous conseille de vous concocter un programme doudou avec des films et des séries queers qui vous enveloppent dans un cocon de mignonnerie et vous aident à vous évader. Si vous êtes en panne d’inspiration, vous pouvez toujours rattraper les 16 saisons de Drag Race US et celles des 16 franchises du monde entier – on est pas chauvin·es mais regardez surtout Drag Race France. On oublie pas non plus les livres et les BD LGBTQIA+ qui vous plongent au fil des pages dans des univers inclusifs et feel good et ce serait bien dommage de s’en priver.
S’autoriser à poser des limites
Les liens du sang ne sont pas une excuse pour justifier des remarques ou comportements abusifs, déplacés ou discriminatoires. Si vous passez les fêtes de fin d’année avec votre famille, vous êtes tout à fait en droit de poser des limites. Vous pouvez rester seulement quelques jours chez votre famille ou ne pas y aller du tout si vous ne vous sentez pas d’attaque pour le faire. Si vous n’arrivez pas à ne pas y aller, c’est totalement ok aussi. Il n’y a pas d’obligation.
Si une remarque ou un sujet abordé pendant l’apéro ou à table ne vous convient pas, faites-le savoir et dites que vous n’êtes pas à l’aise avec ça, quand cela est possible. Prenez des moments rien qu’à vous et isolez-vous du tumulte des fêtes. Restez également avec les membres de votre famille qui sont safe et avec lesquels vous vous sentez bien. Vous n’avez pas de temps et d’énergie à perdre avec votre oncle transphobe et un peu raciste sur les bords.
Prendre soin de sa santé mentale avant et après
On l’a déjà dit mais on le redit, ce qui compte c’est votre bien-être et votre santé mentale. Pensez à vous et chouchoutez-vous avant et après les fêtes. Faites des activités qui vous font plaisir : jouer à un jeu vidéo, scroller les médias queers, partir en vacances, faire du tricot, manger gras, faire une playlist avec la disco de Chappel Roan et Billie Eilish… La liste n’est évidemment pas exhaustive, à vous de la modifier et de la compléter selon vos hobbies.
Le repos joue aussi un rôle essentiel pour se remettre des fêtes. On dépense beaucoup d’énergie pour faire semblant que tout va bien, pour contenir sa rage ou pour répéter en boucle que “non, la transphobie n’est pas une opinion, c’est un délit” ou que “l’homosexualité n’est pas contre-nature”. Reposez-vous et prenez le temps de souffler, vous l’avez bien mérité.
Ne pas oublier que vous êtes légitime
Même si les fêtes de fin d’année peuvent être source d’angoisse et de doute, n’oubliez pas que vous êtes légitime, quoi qu’il arrive. Que vous soyez out ou pas ou que vous vous posiez tout simplement des questions sur votre identité, votre queerness est valide et personne ne sait mieux que vous ce que vous vivez et ce que vous êtes. Vous avez tout autant le droit de ramener votre petit copain·e que n’importe quel autre membre de votre famille, de partager votre ressenti et de vous célébrer. Car comme le dit le fameux slogan : “We’re here. We’re queer. Get used to it.”