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Simon Says : rencontre avec Lilou Wimbée, autrice de ce roman queer qu’on adore

by Loris Jecko
14 août 2025
in Culture
Simon Says : rencontre avec Lilou Wimbee

Montage photo SimiliQueer

En tant que personne queer et fan de lecture, il est souvent difficile de trouver des œuvres qui représentent avec justesse la réalité du quotidien des personnes LGBTQ+. Soit la production fait fi des difficultés rencontrées par la communauté, soit elle en fait une dramatisation permanente, ou reproduit des relations et des personnages stéréotypés. 

Vous imaginez donc ma joie lorsqu’à la lecture de Simon Says, aucun des défauts précédemment cités n’était présent. Au contraire, ce roman young adult  (16-25 ans) propose d’entrer dans le monde de Lilou Wimbée et de suivre un groupe d’adolescent·es queer réalistes, touchants, et qui nous rappellent des situations bien connues de notre propre vie. 

« Ceci n`est pas une histoire d`amour. Plutôt celle d`un monde qui s`effondre. » 

Ces dernières années, de nombreuses séries et romans se sont saisis d’une mission difficile : rendre visibles les vécus queer dans la culture, notamment dans la réalisation d’histoires d’adolescences LGBTQ+. Après des séries incontournables comme Love Simon, Heartstopper, Young Royals ou encore Sex Education, il semble que les histoires de lycéen·nes ont encore de beaux jours devant elles. 

Je vous propose de rencontrer l’autrice queer à l’origine du roman Simon Says.
Lilou Wimbée, étudiante en lettres à la Sorbonne, nous dévoile une partie de son univers littéraire dans ce premier roman. Sur Instagram, elle donne à voir plusieurs aspects du windieverse, notamment à travers des dessins réalisés par ses soins. 

Ami·es lecteur·ices, vous pouvez lire cet article sans risque : aucun spoiler ! 

Couverture du livre Simon Says de Lilou Wimbee, roman young adult queer LGBT
Lilou Wimbée pose avec son livre Simon Says

Simon Says propose un aperçu du Windieverse

Dès les premières pages du roman, on découvre un style d’écriture sobre, fluide et percutant. Je n’ai rencontré aucune difficulté à suivre Simon et à m’attacher à lui au fil des chapitres. Ce garçon atypique, avec ses cheveux bleus, son blouson en cuir et son attitude d’adolescent rebelle, n’est autre qu’un jeune homme fissuré par les discriminations et le harcèlement homophobe. 

Mais cette année, il compte bien prendre sa revanche et profiter de son déménagement pour vivre sa vie comme il l’entend. Rédigé à la première personne, le roman se constitue en véritable journal intime où l’on accède à toutes les pensées de Simon, ses peurs, ses doutes, ses angoisses, sa colère mais aussi ses joies, son excitation, et surtout ses coups de cœur. 

« Simon Says, ça parle beaucoup d‘amitiés, de découverte de soi et d’émancipation pour apprendre à s’aimer dans sa queerness », explique Lilou Wimbée, qui a accepté de répondre à mes questions. L’autrice se définit comme queer, bi et asexuelle. Tous les romans qu’elle écrit sont queer, parce que les personnages le sont mais aussi parce qu’elle fait partie de la communauté. 

Le quotidien de Simon est rythmé par les cours au lycée, les sorties avec ses ami·es (Louane, Akane, Mugi, Matías), les soirées et les questionnements. Le résumé du roman nous annonce « une histoire parcourue d`autant d’espoir que de fissures, aussi honnête sur les épreuves qui jalonnent certaines adolescences que rempli de tendresse pour ses personnages », et c’est exactement ce que Lilou Wimbee nous propose. 

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Une publication partagée par Solleyre (@solleyre_ya)

Un coming of age réaliste qui vous touche en plein cœur

Sans être inutilement dramatique, Simon Says est teinté de réalisme et d’une proximité frappante avec des situations que l’on a déjà rencontrées en tant que personne queer. L’autrice parvient à trouver un équilibre parfaitement maîtrisé tout au long du roman : jamais dans l’abus, mais toujours dans la sincérité. 

Autre point à souligner : Lilou Wimbée dépeint dans son œuvre des figures queer diversifiées, aux origines, orientations et identités variées. Pour elle, il est nécessaire de créer de nouvelles formes de représentations pour les jeunes. 

L.W : « Comme j’écris du young adult, je m’adresse aux ados, et ce sont les retours qui me touchent le plus. Celleux qui me disent que le livre les a aidé·es à comprendre qu’iels sont queer, ou à affirmer leur queerness, ça me touche énormément. 

J’étais à leur place avant, j’étais un bébé queer au lycée quand j’ai écrit Simon Says et j’avais besoin d’imaginer un futur joyeux. C’est vraiment cool de donner de nouvelles représentations aux jeunes, il faut qu’iels puissent se voir exister dans la littérature ». 

Simon Says, c’est une histoire d’amitiés, une histoire d’amour, mais surtout une histoire de vie qui raconte les épreuves que Simon devra surmonter s’il veut se libérer du carcan familial et vivre pleinement son identité sans regret. 

Sur Instagram, Lilou Wimbée partage les illustrations qu’elle réalise de son univers littéraire

Des inspirations multiples

Si le scénario peut avoir un goût de déjà-vu, avec le profil de l’adolescent·e qui débarque dans un nouveau lycée et doit y trouver une place, Simon Says propose une histoire originale qui ne cesse de nous surprendre parce qu‘elle ne cherche pas à plaire à tout prix. 

Parmi ses inspirations, l’autrice nomme I Wish U All The Best, de Mason Deaver, qui raconte l’histoire de Ben De Backer, personne non-binaire. Une adaptation au cinéma sortira d’ailleurs cette année.

L.W : « Le roman n’est pas encore traduit en français mais j’aimerais qu’il le soit. On suit un·e adolescent·e non-binaire qui fait son coming-out, il se passe très mal, donc iel part de chez ses parents pour aller habiter chez sa soeur. C’est l’histoire de sa reconstruction, avec une histoire d’amour. 

C’est un roman qui m’a marquée parce que je l’ai lu en commençant l’écriture de Simon Says. Il m’a inspirée à l’époque, et j’ai découvert Alice Oseman à la même époque quand elle a sorti les premiers tomes de Heartstopper ».

Lilou Wimbée ose prendre des décisions qui ne plaisent pas forcément aux lecteur·ices, mais qui servent son œuvre et la subliment, ce qui ne rend la lecture que plus intense. Tout n’est pas sans encombre, tout ne se passe pas toujours comme prévu, et c’est en cela aussi que le roman est puissant, parce qu’il saisit tout ce qu’il y a de plus réel dans la vie. 

Illustration de Simon, réalisée par Lilou Wimbée via son compte Instagram

Le traitement de l’anxiété et des crises d’angoisses est également excellent, en ce qu’il permet d’entrer dans la tête de Simon. Les personnes concernées par ces difficultés se retrouveront forcément dans le récit. 

L.W : « Pendant un moment j’avais peur que Simon Says mette trop en avant la souffrance queer. J’ai dû me réconcilier avec cette représentation, et j’ai ajouté des touches de joie et d’espoir. Dans mes autres romans, je parle plus facilement de queerjoy que de souffrance parce que c’est important aussi de montrer que tout peut bien se passer, ce n’est pas grave d’être queer.  On a un futur qui sera beau et joyeux, il faut aussi montrer la fierté d’être queer. »

Un univers imprégné de références musical 

Petit plus : chaque chapitre est associé à une musique que l’on peut écouter durant la lecture. Un moyen original de mieux connaître Simon, mais aussi d’imaginer plus aisément les scènes du roman. 

« La musique que ce soit dans ma vie ou mon univers c’est super important. En l’occurrence, le passe-temps de Simon, c’est d’écouter de la musique, c’est aussi ce qui fait qu’il se différencie des autres. C’est aussi une façon pour lui de s’approprier ses mots et de s’exprimer. 
Dans chaque chanson que j’ai choisie, les paroles veulent dire beaucoup et font écho avec le chapitre, ça me permet de rajouter une couche à la narration. »

Simon Says est une œuvre qui, sans illustration, parvient tout de même à être très visuelle. Durant ma lecture, il n’était pas rare que j’imagine naturellement Simon et ses amis, tant les scènes et les émotions sont décrites avec précision, sans être pour autant encombrées de détails superflus. J’en viens même à me demander si une adaptation en série de ce roman serait vraiment pertinente, tant il est aisé de le visualiser sans autre support que le texte. 

Dès la première page de Simon Says, on retrouve une recommandation de musique à écouter.

Pour l’autrice, c’est un rêve qu’elle ose à peine imaginer : « J’aimerais voir mes personnages prendre des traits d’acteur·ices. Ce serait dur, parce que j’ai une image d’elleux et il faudrait s’en détacher. J’aime beaucoup faire prendre vie à mes personnages dans des dessins. Au départ, c’était des illustrations, puis je leur ai donné une histoire. Je trouve que j’ai encore du progrès à faire donc je n’ai pas mis les illustrations dans le roman et j’aime laisser les lecteur·ices avoir leur propre vision des personnages ».

Par ailleurs, elle se dit tout à fait prête à collaborer pour adapter son œuvre en roman graphique. 

Simon Says n’est que le début

C’est officiel : Simon Says aura une suite. Dans le deuxième tome, déjà écrit, il s’agira de retrouver tout ce qui nous a fait aimer le premier mais dans une ambiance plus légère et joyeuse. 

« Je parle de queer joy dans ce deuxième tome, ça se passera en été avec des vibes d’amours de vacances, en Californie. C’est le jour et la nuit mais les deux se complètent bien. De nouveaux personnages -mes préférés- feront leur apparition et j’ai très hâte. Pour le moment, je dois garder le secret, je laisse vivre Simon Says avant de trop parler de la suite », annonce l’autrice. 

Lilou Wimbée a plusieurs romans dans sa poche, déjà rédigés, dont le livre Danse Macabre, où l’on suivra l’histoire d’un groupe de musique emo. 

https://www.babelio.com/couv/CVT_Danse-Macabre_3501.jpg
Couverture de Danse Macabre, de Lilou Wimbée

Vous l’aurez compris en lisant ces lignes, Simon Says m’a totalement convaincu. Il est assez rare qu’un livre me saisisse autant et me rende accro, c’est pourtant la prouesse qu’a réalisée Lilou Wimbée. Et je ne suis pas le seul : des dizaines de commentaires saluent l’écriture du roman, et l’auteur se constitue une base de fan en ligne. 

La fin du premier tome de Simon Says est parfaitement alignée avec le reste de son histoire : surprenante et osée de la part de l’autrice. Une chose est sûre : il me tarde de retrouver Simon et de vivre à ses côtés la suite de ses aventures. 

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Tags: coming outlivre
Loris Jecko

Loris Jecko

Étudiant en Master de journalisme et membre engagé de la cause queer, Loris Jecko a l'habitude de rédiger des articles pour des médias numériques. Bénévole chez Game'Her et pigiste, le journaliste s'intéresse à la culture, l'écologie, les jeux vidéo et le féminisme. Son objectif : transmettre les informations au plus grand nombre et donner de la visibilité aux minorités.

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